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Gabrielle Carrère

La terre sèche comme matière survivante

 

Concernée par notre ère de la destruction, la menace de la crise climatique et la détresse humaine qui en découle, je m’intéresse plus particulièrement à la figure de la ruine, de la survivance et à une esthétique de la disparition et de l’effondrement. Par la création de mises en scène où les différentes composantes de l’installation se répondent et se complètent, je crée des sculptures figuratives représentant l’humain et la nature qui approchent de leur fin. Des figures et des environnements en argile sont placés non seulement en relation les uns avec les autres mais aussi avec des projections vidéo. La fragilité de l’argile sèche répercute la précarité, le péril et la ruine dans un jeu d’échelles où s’installe un parcours allant de la miniature à l’échelle humaine.

© Gabrielle Carrere

Entre la vie et la mort, on retrouve dans la ruine et ses poussières une matière de la dévastation. Même si, de prime abord, elle représente un passé et une histoire de souffrance, la ruine possède aussi cette capacité de nous projeter face à notre futur comme vestige. Cependant, des décombres émane une mémoire d’un passé qui a résisté, alors que les débris se muent en un espace mouvant entre destruction et création. Transformable à l’infini, la terre sèche suggère également la métamorphose et le renouveau. Par l’utilisation de la vidéo pour éclairer les sculptures dans l’espace, mais également pour activer le mouvement des sculptures, je façonne des univers entre obscurité et lumière. C’est alors qu’apparaît une humanité, une nature en souffrance, qui s’effrite, mais pourtant vit.

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