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Raphaël Biscotti

Vers une pensée-paysage

 

La pratique artistique de Raphaël Biscotti est générée par les effets de l’anxiété généralisée qu’il vit au quotidien. Il tente, par la pratique du dessin, d’évoquer la névrose que l’acte de dessiner lui permet d’évacuer. Le temps passé à dessiner devient méditatif et l’amène à élaborer ses réflexions face au glissement rapide de son bienêtre vers la détresse. Une enquête sur lui-même se construit en une « pensée-paysage », c’est-à-dire une passerelle sensible entre le monde extérieur et le monde intérieur. En utilisant la métaphore, le récit, les mots et le dessin de paysage, il veut témoigner d’une expérience riche et complexe de l’intériorité dérangée en progression vers l’apaisement. La nature devient un agent important pour la recherche d’une accalmie. Il va parfois la présenter comme rassurante, parfois angoissante ; elle est son miroir.

 

Dans le cadre de sa maitrise, Raphaël Biscotti souhaite entourer son sujet par le récit de ce qui l’affecte. S’intéressant au dialogue possible entre les mots et l’image, l’écriture s’ancre dans la pratique de l’artiste. Cette méthode provoque une réflexion difficile sur une enfance troublée qu’il remet constamment sur la table du présent. Une exploration des territoires du chez-soi en découle et lui permet d’établir une discussion entre les souvenirs d’un paysage pensé, imaginé et vécu. Cette pensée-paysage laisse entrevoir un univers intérieur forgé par l’imaginaire des paysages de son lieu d’origine, les Hautes-Laurentides, qui subit les conséquences de l’anxiété et de la maladie mentale. Plusieurs séries de dessins, le plus souvent exécutées au crayon et par la poudre de graphite, en découlent sous plusieurs formes et formats. Ses recherches se concentrent aussi sur le contexte spécifique de la pratique du dessin. Pour lui, le dessin opère dans un entredeux intéressant à explorer, entre l’œuvre et le croquis. Il y voit la possibilité d’un dialogue, voire un décloisonnement. Quelle est la place de la pratique du dessin dans la hiérarchie des médias en arts visuels ? Est-ce que l’« étude » peut agir comme œuvre autonome ? Ce type de questions surgissent dans la réalisation même de ses dessins et feront l’objet d’une attention particulière dans l’écriture du mémoire.

Raphaël Biscotti
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